Après un an et demi de combat, le permis de construire du nouveau bâtiment de la Samaritaine sur la rue de
Rivoli a été annulé !
Il s’agit d’une grande victoire remportée par les associations de défense du patrimoine, la SPPEF et SOS Paris qui ont obtenu un jugement
sur le fond. En effet, le Tribunal administratif a fait droit à leurs critiques sur une architecture en rupture dans le centre protégé de Paris, jugeant le projet de l’agence Sanaa « en dissonance » avec son environnement et donc contraire à l’article UG.11.1.3 du PLU de Paris. Cette victoire ne doit pas occulter les tristes destructions déjà opérées dans l’îlot par la Samaritaine après le rejet du référé suspension de juillet 2013, rejet annulé en février
par le Conseil d’Etat pour erreur manifeste de droit. Il est regrettable que la ville de Paris et le ministère de la Culture n’aient pas suivi les sages analyses de la Commission du Vieux Paris, qui préconisait la conservation de cet ensemble homogène du centre de Paris.
Rappelant que les règles d’urbanisme s’appliquent à tous, même aux grands projets privés soutenus par la Ville de Paris, les défenseurs du Patrimoine tiennent à la ville comme espace partagé, dans le respect du droit. Loin de toute idée de muséification, ils soutiennent l’architecture contemporaine lorsqu’elle prend en compte le contexte dans lequel elle s’insère.
En délivrant un permis contraire au PLU qu’elle a elle-même fait voter et en refusant d’entendre les associations, la ville de Paris a mis en péril le projet ainsi que les logements sociaux et la crèche qu’elle prétendait défendre ! Le dossier de la Samaritaine, qui a valeur d’exemple, concerne plus largement la question de l’esthétique de Paris et de l’évolution harmonieuse de notre capitale dans une conception ouverte de la modernité.