Les nouveaux magasins de la Samaritaine dressent déjà leur béton et leur acier: La banalisation de la rue de Rivoli est en marche, comme celle du monde. L’ossature métallique montre la dimension finale du bâtiment. Un espace de 1,50 mètre séparera le « noyau » et les surfaces de verre ondulantes qui flotteront tout autour. D’ailleurs qui songera dorénavant à appeler ces magasins «Samaritaine» puisqu’il ne restera rien de celle-ci? On les renommera certainement magasins LVMH ou du nom d’une des marques du groupe. En attenant, le rideau de douche continue à faire des ravages et a même franchi l’Atlantique pour conquérir New York: nous n’exportons pas notre meilleur…

Christine Nedelec

Note : Vous ne vous souvenez peut-être pas de la phrase ahurissante qu’on entendait à l’époque dans la vidéo de promotion de LVMH sur ce projet: « cette œuvre lumineuse, fluide, immatérielle, un geste moderne, fort, au centre de Paris, une réponse contemporaine, finalement, au désir d’innovation des fondateurs de la Samaritaine ». Fermez le ban !

Rideaux de douche : l’épidémie…

Les architectes de ce projet ont même eu le culot de proposer le rideau en couverture du 550 Madison Avenue, l’immeuble post- moderniste de Philip Johnson, construit en 1984. Beaucoup de personnes sortent soudainement de l’ombre pour s’opposer au projet et demander à la Landmarks Preservation Commission de New York de classer l’immeuble…

On se demande si ceux qui ont soutenu l’agence Sanaa pour le projet Samaritaine parisien oseront signer la pétition lancée par Terry Farrell pour protéger l’immeuble. Ou peut-être ne se rendront-ils même pas compte de l’ironie ?

Colum Mulhern, architecte