Institut George-Eastman : faut-il le « réinventer » ?

Ce bel immeuble en brique rouge abrite l’Institut Dentaire et de Stomatologie. Il a été construit dans les années trente par l’architecte Edouard Crevel dans un style hollandais très en vogue à l’époque. La décoration intérieure a été réalisée par le sculpteur Charles Sarabezolles ; l’ensemble a été financé par George Eastman, inventeur de la pellicule photographique et fondateur de la Compagnie Kodak, qui souffrait d’atroces rages de dents. Après un premier institut à Rochester, berceau de Kodak, d’autres avaient vu le jour à New York, Londres, Bruxelles, Rome, Stockholm et Paris. Sa façade arrière s’intègre au parc de Choisy, aménagé à la même époque par l’architecte Roger Lardat, avec lequel il forme un ensemble harmonieux.

À l’intérieur, un beau mobilier Art Déco répond au style de l’immeuble. Cinq médaillons de Sarabezolles représentant les activités vitales de l’enfant (le sommeil, le repas, le jeu, l’étude et la musique) rappellent la vocation philanthropique de l’établissement. À l’extérieur, deux médaillons allégoriques de large dimension sont apposés à la façade du côté parc: l’un d’eux représente l‘Amérique offrant l’Institut à la France.

L’Institut est propriété de la Ville de Paris qui l’a inclus dans son programme «Réinventer Paris». Elle projette d’y installer «une programmation privilégiant l’animation et l’ouverture au public ». On y lit encore ceci: «Réinventer l’Institut George-Eastman c’est remettre l’innovation au coeur de cet édifice novateur lors de sa création. Plus qu’une reconversion, il s’agit de créer l’alchimie entre la mise en valeur de ce patrimoine emblématique des années 1930 et la mise en oeuvre d’un haut niveau d’exigences techniques et architecturales permettant d’imaginer les usages futurs de ce site».