Trop, c’est trop! Devant l’agressivité de certains médias qui souhaitent, vent debout, l’implantation de l’architecture contemporaine au cœur de Paris pour certains, dans ses anciens faubourgs pour la plupart, il est de notre devoir de crier notre opposition totale à ce déni de culture, que nous impose le “politiquement correct”.
Il est temps de le dire, de le proclamer par tous les moyens de communication dont nous disposons, Paris est et doit rester une ville musée. N’ayons pas peur des mots, l’architecture contemporaine n’est pas faite pour notre cité. Elle la défigure. Elle est responsable de verrues inguérissables sur un tissu urbain que les constructions des siècles passés ont respecté. Seule, la Tour Eiffel, comme un défi inutile, se dresse orgueilleusement dans un site que les architectes du siècle suivant ont su préserver en édifiant le Palais de Chaillot à la place des horribles bâtiments qui le défiguraient.
Mais que dire de la Tour Montparnasse qui semble rassembler dans sa verticalité banale tous les efforts de l’humanité pour défier le cosmos ? Lutte ridicule des pays riches qui s’offrent le luxe de construire un bâtiment encore plus élevé que le dernier en date. On soupçonne les Haussmann de vouloir donner à Paris une allure d’Abu Dhabi ou de Dubaï.
Il ne faut pas se leurrer. C’est une véritable guerre qu’il nous faut mener pour préserver notre capitale. Des projets monstrueux dorment dans les tiroirs de l’A.P.U.R. ; la troïka des architectes à la mode impose ses vues en face du “benign neglect” des fonctionnaires en charge de la défense du patrimoine, le bulldozer de la modernité est en route. Ne le laissons pas passer.
La liste des capitales défigurées à jamais est longue ; n’ayons pas peur de le dire : l’avenir de Paris est à Rome, il n’est pas à Londres ou à la Haye.
Louis Goupy