La végétalisation a bon dos. Les associations dénoncent un bétonnage maximal sous la verdure.

Au moment où la mairie de Paris lançait son Plan Biodiversité 2018-2024, FNE Paris, fédération d’associations pour la protection de l’environnement, saisissait ce moment médiatique pour sensibiliser la presse et les médias sur les réels enjeux environnementaux et la place de la nature à Paris. FNE Paris constate l’échec du premier plan biodiversité et porte un regard très critique sur les nouvelles mesures annoncées. Aujourd’hui la biodiversité à Paris est en net déclin. Il est vital d’agir pour le maintien et le développement du plus grand nombre d’espèces vivantes sur nos territoires. C’est le critère par excellence de durabilité de nos sociétés. Tous les indicateurs sont au rouge. Derrière l’emblématique moineau, la quasi-totalité des passereaux et autres espèces faunistiques historiquement présentes à Paris sont en net déclin.

FNE Paris rappelle que :

  • tous les espaces de nature existant à Paris (arbres remarquables, d’alignement, espaces verts, espaces de natures, zones humides ou en eau, etc…) doivent être protégés et classés en zone non constructible dans le PLU. La Ville de Paris est engagée dans une politique urbaine d’hyper densification et d’artificialisation de tous les espaces encore libres à Paris.
  • la préservation d’une réelle diversité d’espaces et de milieux est un préalable fondamental à toute politique prétendant œuvrer en matière de biodiversité, Paris est l’une des villes les plus pauvres en Europe en m2 d’espaces verts par habitant.

FNE Paris dénonce le greenwahsing :

  • La contradiction entre le discours d’exemplarité de la Mairie sur la biodiversité à Paris et la réalité d’une action « cosmétique » qui« habille de vert » des projets d’urbanisation. (supprimer le blanc avant le point). Les techniques de végétalisation artificielle ne sont pas une alternative équivalente à la préservation de véritables espaces de nature à Paris.
  • Le faux semblant d’appels à projets pour créer de nouveaux sites de biodiversité et la destruction d’ espaces “naturels” comme les serres d’Auteuil, les terrains d’Eau de Paris proposés à Pariculteurs pour des projets anti-environnementaux , le lac Daumesnil que la ville voulait ouvrir à la baignade, les terrains de sports et les stades comme le stade Ménilmontant, des jardins partagés comme le jardin des jeunes Pouces (11e), la haie du Père Lachaise, la densification de la cite Universitaire internationale (14e), de la ZAC Bercy Charenton (12e), les aménagements de Paris Nord Est(18e), la destruction Porte Maillot du jardin Alexandre Soljenitsyne pour le remplacer par un immense cube de béton (17e) et toutes les constructions sur les jardins et cours en cœur d’îlots…
  • Le PLU de Paris modifié pour autoriser une densification massive et une bétonisation des espaces libres. Lutter contre la destruction de la nature à Paris est devenu la bataille quotidienne des associations et des collectifs.
  • L’intense campagne de lobbying menée par les acteurs de la construction et de la filière béton pour faire croire que bétonnage rime avec défense du paysage.

FNE Paris demande à la Ville :

  • de cesser de détruire les espaces naturels existants.
  • de consolider une véritable trame verte et bleue en articulation avec le Grand Paris et la Région Ile de France.
  • de créer un véritable réseau de zones humides dans Paris, s’appuyant sur les réservoirs d’eau non potable, les prairies, les zones humides et la réouverture de la rivière Bièvre dans Paris. La création de 10 nouvelles zones humides, prévue dans le plan biodiversité ne doit pas être le prétexte à la destruction des zones en eau existantes.
  • d’inscrire dans le PLU tout espace non bâti comme espace non constructible.
  • de recenser tous les espaces de nature avec des aménagements appropriés, en lien avec des associations et les habitants des quartiers concernées.
    Verdir pour bâtir n’est pas écologique, c’est une «écofolie».

Christine Nedelec