«Depuis sa fondation en 543, l’église Saint-Germain-des-Prés est l’épicentre du quartier et le monde entier sait que le cœur de Paris bat à Saint-Germain-des-Prés» proclame fièrement la paroisse. Elle continue : « Au carrefour de la spiritualité, des arts et de l’histoire de France, l’église de Saint-Germain-des- Prés offre l’exemple exceptionnel d’un édifice où chacune des époques qu’il a traversées peut se lire dans son histoire monumentale. Des souverains mérovingiens à l’an mille ; des élans gothiques aux temps modernes ; des fresques de Flandrin à notre nouveau millénaire ; ces pierres témoignent des hommes et de leur foi, des siècles passés et de la passion pour l’art »…

Mais depuis de nombreuses années, les magnifiques peintures d’Hippolyte Flandrin et les chapiteaux refaits en 1854 sous Victor Baltard, étaient en très mauvais état et avaient besoin d’une restauration en profondeur. Cette rénovation a été réalisée sous l’égide du COARC, maître d’ouvrage, et l’Architecte en Chef des MH Pierre-Antoine Gatier, maître d’œuvre. Le résultat est une splendeur.

À l’initiative du Fonds de Dotation pour le Rayonnement de l’Eglise Saint-Germain-des- Prés, lancée par l’ancien curé Benoist de Sinéty, dont le but est la préservation et la rénovation de ce patrimoine millénaire, une vente caritative a mobilisé de nombreux artistes, amis et collectionneurs du monde entier. Elle a rapporté 1.5 million d’euros qui ont permis de financer cette première tranche de la rénovation, avec une petite contribution de la Mairie. Mais il reste toute la nef à restaurer… Le coût total des travaux restants est évalué à 5,2 millions d’euros, financé surtout par le mécénat : la Mairie contribue modestement 800 000 € et la Région 300 000 €. En tout, 15 % du total ! Quand on voit le panneau à l’entrée de l’église qui annonce : « La mairie de Paris restaure et met en valeur… », on sourit : c’est au mieux une grosse exagération ! Mais voyons le bon côté : ce monument emblématique va retrouver toute sa splendeur; c’est cela qui compte. Les travaux s’étaleront jusqu’en 2020.

Jan Wyers