Notre cher vice-président est mort en octobre 2019. Louis Goupy, membre de SOS Paris, était son ami de très longue date. Il nous parle de lui.

Jan avait rejoint nos rangs peu de temps après son départ à la retraite, en 2003. Ses talents de photographe nous le rendirent très vite indispensable ; ses qualités humaines, son don des contacts, son intérêt pour nos combats, persuadèrent assez rapidement Olivier de Monicault et moi-même qu’il pourrait être un excellent secrétaire général. Il devait donc succéder à Marie-Claude de Manneville.

Le secrétaire général, au moins à SOS Paris, est une sorte de « multicartes ». Jan l’avait bien compris et c’est avec une belle énergie qu’il s’attela à cette tâche à laquelle il apportait à la fois un œil neuf et la vitalité néerlandaise, incarnée par la devise de Guillaume d’Orange : « Nul n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». Aussi rigoureux dans sa conception de rédacteur, que sensibilisé aux préoccupations inhérentes à l’urbanisme contemporain, il contribua de manière décisive à ce que notre bulletin se fasse largement l’écho de celles-ci.

Jan Wyers, 1939 – 2019

Mais le souvenir le plus vivace que nous garderons de lui, est la facilité avec laquelle il abordait chacun. L’intérêt qu’il manifestait pour son interlocuteur mettait tout de suite ce dernier en confiance et lui permettait, le cas échéant, d’entamer des « pourparlers » dans une ambiance détendue et constructive. Sa chaleur était communicative ; pourtant son exubérance naturelle était contrôlée et ses enthousiasmes, ou ses déceptions, toujours passés au crible d’un jugement pas toujours indulgent, mais toujours raisonné.

Il s’était rapidement mis au fait des arcanes de l’administration française dont les complexités le désolaient, mais il était nettement plus à l’aise dans le « rassemblement des troupes » que dans les ambiances feutrées des états-majors, déconcertés par sa faconde.

Ses études universitaires à Amsterdam lui avaient facilité l’usage des techniques de l’informatique et la maîtrise des nouveaux moyens de communication. Sa passion pour la musique lui faisait découvrir et enregistrer tout ce qu’il entendait à la radio et apaisait ses velléités de révolte contre la mesquinerie ou la duplicité de ses interlocuteurs aussi bien dans le monde de l’industrie que dans celui du patrimoine.

Il a lutté avec un courage et une dignité exemplaires contre la maladie qui a fini par l’emporter. Jan était une personnalité rayonnante. Aimé de tous, il va terriblement nous manquer.

Louis-Edmond Goupy

Jan Wyers interviewé lors d’une manifestation de SOS Paris