La concertation est-elle un terme vide de sens pour certains ? Concertation : vous vous dites, génial, le citoyen et les associations ont la possibilité de se faire entendre, de participer et d’être impliqués pleinement dans les projets, puisque ces projets nous concernent tous directement. Hélas ! Il n’en est rien. Nous sommes plutôt en présence d’une dé-concertation, une sorte d’alibi démocratique où le citoyen n’a pas sa place. Des réunions publiques sont organisées, mais rares sont les personnes au courant de ces réunions. Tout le monde découvre le projet une fois réalisé. Même si certains ont du mal à s’impliquer ou ne font pas l’effort de savoir, il ne devrait pas être possible de décider d’un projet grâce à une réunion d’information dont n’ont pas connaissance les citoyens. Quand bien même ils en seraient avertis, il est très difficile pour les habitants ďavoir accès à la parole et d’établir un dialogue lors de ces réunions.

Comment se satisfaire d’une concertation -qui n’a de concertation que le nom- et se réduit en fait au simple enregistrement de projets. Les temps de parole sont biaisés, la rétention d’information et de documents permanente, les horaires de réunion ou des jurys sont difficilement conciliables avec une vie professionnelle. Les réunions organisées avec les associations (représentatives ou pas d’ailleurs) ne sont que des présentations, une poudre aux yeux. Et si celles-ci font des remarques intéressantes, pertinentes dans l’objectif d’améliorer les projets, elles ne sont pas prises en compte. Les citoyens que nous sommes ne sont qu’un prétexte (il suffit de lire les articles de propagande pour le constater) ; «Ce projet a été finalisé après avoir consulté des associations, celles-ci ont pu participer et ont pu faire connaitre leurs remarques».

Or la responsabilité des associations est mise en cause par ce processus qui prétend valider notre consentement. Nous sommes dans une démocratie et les associations ont le devoir et la responsabilité d’informer et de montrer clairement leur désaccord, sans ambigüité. Nous ne pouvons être en désaccord avec un projet et continuer de participer naïvement à ce système sans réagir efficacement. Certains diront, nous, membres de la concertation « Paris Rive Gauche », avons écrit, fait des remarques, et après !? Il nous faut faire plus. Il ne s’agit pas d’entrer dans la confrontation inutile mais quand cela ne va plus, la déontologie et l’éthique nous imposent une réaction proportionnée et certainement pas l’assujettissement servile.

Nous appelons les habitants et associations à rejoindre nos actions au sein de cette concertation pour lui donner le poids qu’elle mérite, faire vivre et faire entendre nos voix pour une ville au service de ses habitants.

A Paris 13
APF-France Handicap
AUT13
SOS Paris
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