Compte-rendu de notre entretien avec le directeur de l’unité départementale de l’équipement et de l’aménagement de Paris à la DRIEA Île-de-France en novembre 2019 à la Préfecture, 5 rue Leblanc, Paris 15e.

Étaient présents : Raphaël Hacquin, directeur de l’unité départementale de Paris, à la DRIEA IF (Direction régionale et interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement d’Ile de France) ; Emilie Cam, cheffe du service aménagement durable et connaissance des territoires ; Nathalie Carrier-Schrumpf, cheffe du service utilité publique et équilibres territoriaux ; Thierry Marcus, président de l’Association SOS Paris ; Jean-Pierre Courtiau, vice-président de l’Association SOS Paris.

Thierry Marcus présente l’Association SOS Paris, ses missions, ses activités, ses membres et situe ce rendez-vous dans la perspective de rencontre des grands acteurs du patrimoine parisien.

Raphael Hacquin présente l’UDA 75 : elle contribue auprès du Préfet de Région, Préfet de Paris, et du Préfet Secrétaire général, à la bonne articulation des composantes territoriales ministérielles présentes à Paris en vue de déterminer une position, une vision commune et partagée de l’État vis-à-vis de la Ville de Paris et de ses projets. Elle est aussi conduite à coordonner l’interface exercée par les préfets avec les ministères et le gouvernement dans ces domaines de compétence.

Bâtiment de la Préfecture de Paris et d’Île-de-France, 5 Rue Leblanc, Paris 15e

La DRIEA c’est :

• 1873 collaborateurs ;
• 4 unités départementales (75 Paris – 92 Hauts-de-Seine – 93 Seine-Saint-Denis – 94 Val-de-Marne) – 1 direction des routes – 5 services régionaux – 3 services d’appui.

L’UDA 75, dont Raphaël Hacquin est le directeur, comprend trois services :

1. Le service aménagement durable et connaissance des territoires (SADCT) : 10 agents
– avec le Pôle planification urbaine et aménagement durable (PPUAD) ;
– et le Pôle études et connaissance des territoires (PECT) ;

2. Le service patrimoine, paysage et droit des sols (SPPDS) : 17 agents
– avec le Pôle patrimoine, paysage et qualité de la construction (PPPQC) ;
– et le Pôle droit des sols (PDS) ;

3. Le service utilité publique et équilibres territoriaux (SUPET) : 9 agents
– avec le Pôle urbanisme d’utilité publique (PUUP) ;
– et le Pôle agrément et aménagement commercial (PAAC) ;

Schématiquement et synthétiquement et, en ce concerne notamment les dossiers consacrés au patrimoine, l’UDA a toute compétence pour avoir un droit de regard sur les permis de construire et de démolir des bâtiments relevant de l’État : ministères, ambassades, certains musées, certaines salles de spectacles, certains sites sportifs… Elle veille à la bonne application des documents d’urbanisme, siège à la commission départementale (et le cas échéant, à la commission supérieure) des sites.

Les relations avec le service de l’UDAP et les ABF sont très fréquents et bien sûr avec les différentes directions de la Ville de Paris.

Raphaël Hacquin évoque la disproportion des moyens pour traiter les questions relatives à l’urbanisme et au patrimoine : on dénombre, 36 personnes dans son unité départementale, 26 à l’UDAP et… 350 à la direction de l’urbanisme par exemple.

Même si la quasi totalité de Paris est couverte par des servitudes : monuments historiques, sites naturels avec 23 sites classés -dont la majorité de renommée internationale- (Champs Elysées, Champ-de-Mars, Père Lachaise, Bois de Boulogne et de Vincennes) trois-quarts du territoire relevant d’un site inscrit et deux secteurs sauvegardés (Marais et VIIe arrondissement), la capacité d’intervention des services concernés est mobilisée au maximum par rapport à la puissante mobilisation de la Ville de Paris.

L’APUR et le Pavillon de l’Arsenal représentent aussi des instruments d’information, d’exposition, de réflexion, d’aide à la décision, très précieux pour la Ville de Paris (à consulter notamment, l’excellente revue de presse quotidienne de l’APUR).

Des questions précises sont ensuite évoquées, relatives à des dossiers sensibles actuels :

  • La gare du Nord et son extension : le dossier d’enquête publique est ouvert, la remise des propositions d’experts prévue pour le 19 décembre ; le permis de construire sera-t-il délivré en février 2020 pour une fin de travaux avant les JO de 2024 ? La question de l’adaptation des espaces de la gare à la sur-fréquentation des usagers reste entière.
  • En ce qui concerne la densification des cœurs d’îlots -dont l’illustration la plus flagrante est l’îlot Navarre, près des Arènes de Lutèce-, les riverains semblent démunis, mais l’espace vert n’étant pas protégé, les moyens de manœuvre sont très limités.
  • C’est la même question sans réponse satisfaisante qui est posée lors de la surélévation d’immeubles : l’identification des projets avant travaux s’avère difficile et en l’absence de COS, la multiplication de ces surélévations est difficile à contenir . Ce phénomène nouveau, qui risque d’altérer la qualité du velum parisien traditionnel, n’est guère abordé en termes de débat public ; seule la Commission du Vieux Paris a alerté sur les dommages éventuels du paysage parisien, semble-t-il.
  • L’opération du réaménagement de l’Hôtel Dieu mérite une attention toute particulière, étant donné son ampleur sur l’île de la Cité, sa situation à proximité immédiate de Notre-Dame et l’absence d’une réelle réflexion sur les vocations des espaces concernés (parts du public et du privé).
  • D’autres projets sont évoqués, comme le transfert des ateliers des décors de l’Opéra du boulevard Berthier vers l’Opéra Bastille.

L’entretien se termine sur l’évocation du Mur de la Paix au Champ-de-Mars. La Ville de Paris aurait racheté l’œuvre de Marek Halter -en fait en mauvais état- et va déposer un permis de démolir et un permis de construire pour une œuvre de deux panneaux reconfigurée par l’architecte Wilmotte, installée au bout de l’avenue de Breteuil.

Nous envisageons de susciter une nouvelle réunion dans six mois pour faire le point sur l’évolution de nos activités réciproques et les sujets d’actualité.

Jean-Pierre Courtiau