Vœu sur le 25, quai de Corse (4e arrondissement). La Commission du Vieux Paris, réunie le 21 novembre 2019 à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de M. Bernard Gaudillère, a examiné le projet architectural concernant le volet hospitalier du programme de transformation de l’Hôtel Dieu occupant les deux-tiers du site. SOS Paris, en remerciant M. Gaudillère, fait part des extraits du compte-rendu de cette réunion.

En mai 2018, la Commission du Vieux Paris après avoir effectué une visite à l’hôpital, il apparait que le projet de densifier les cours donnant sur la rue d’Arcole, aboutirait à supprimer l’un des fondements essentiels de cet ensemble. Elle demandait qu’une protection au titre des Monuments historiques soit sollicitée du ministère de la Culture. En décembre dernier, elle s’est étonnée que l’Assistance publique/Hôpitaux de Paris ne dévoile toujours pas ses intentions précises sur cette éventuelle densification, et a regretté que la mairie de Paris n’ait pas relayé la demande de protection au titre des Monuments historiques. La Commission rappelle que l’opération entière, qui prévoit la concession du tiers des surfaces à un opérateur privé pour la réalisation d’un programme à dominante économique, aura pour conséquence concrète de découper l’hôpital en deux entités indépendantes, ce qui est un non-sens par rapport à la composition originelle du site et à la cohérence de son architecture. Au vu du projet présenté aujourd’hui, la Commission est scandalisée par le programme de construction de bâtiments massifs de quatre étages, élevés à hauteur des ailes historiques dans deux des cours Arcole, défigurant l’alignement de l’hôpital sur cette rue et supprimant l’alternance des pleins et des vides caractéristiques du plan en double peigne, typique de l’architecture hospitalière. Le prétexte invoqué par la direction de l’AP/HP, est le besoin de surfaces supplémentaires. Aussi, on enlève à une activité sociale -l’hôpital- des surfaces importantes qu’on reconstitue ailleurs, grâce à ce qu’il faut appeler un massacre patrimonial. La Commission dénonce ce projet scandaleux, aux abords immédiats de la cathédrale Notre-Dame et des berges de la Seine, en contradiction totale avec la protection dont bénéficient ces deux sites emblématiques. Elle rappelle également que cet ensemble bénéficie d’une Protection de la Ville de Paris (PVP) inscrite au Plan local d’urbanisme (PLU), ce qui confère à la municipalité un devoir particulier d’action, face à ce projet de défiguration d’un bâtiment d’une telle valeur patrimoniale. C’est dans ce cadre que la Commission, déterminée à s’opposer à cette opération de vandalisme architectural, demande à la maire de Paris de s’y opposer, en émettant un avis négatif auprès du Préfet de région. Elle réitère sa précédente demande de protection de l’Hôtel Dieu au titre des Monuments historiques.

Le projet pour l’Hôtel-Dieu : des cours bouchées avec des bâtiments modernes